contact@haitiwonderland.com+509 36184317

Découvrir

Panier

Les Éditions Julien Hilaire lancent "Temps de poésie"
Les Éditions Julien Hilaire lancent  Temps de poésie
  • January 03, 2025
  • | 1

Les Éditions Julien Hilaire lancent "Temps de poésie"

En collaboration avec HPost5, Les Éditions Julien Hilaire, lancent un appel à contribution pour la parution du premier numéro de "Temps de poésie", une revue littéraire qui, selon les initiateurs, ambitionne d’être un espace d’échange, de création et de célébration de la poésie contemporaine.

En ces temps marqués par un penchant pour la destruction, le chaos et la loi du silence, dire est devenu une obligation. Dire pour dénoncer. Dire pour résister. Dire pour constuire. Le premier numéro de "Temps de poésie" ayant pour thème "Cathédrale en construction, poèmes comme main-d’œuvre" s’inscrit dans cette démarche. Ce thème est une invitation à réfléchir sur l’acte de bâtir, qu’il soit matériel, spirituel ou métaphorique, lit-on dans le dossier de presse. Haïti Wonderland est allé à la rencontre de Ansky Hilaire, l’homme qui pilote le projet.

Interview.

Avant de parler de la revue, pouvez-vous nous parler un peu de vous?

Qui suis-je ? Cette question me trouble toujours. Pas parce que je ne me connais pas, mais parce qu’il est parfois difficile de se définir dans un pays qui nous pousse à nous perdre. Je n’aime pas parler de moi, ou du moins, encore plus. Je peux seulement dire que je suis cet enfant qui a grandi dans un monde où tout semblait hostile : les rêves y étaient étouffés, l’amour était un luxe – aimer m’était interdit – et l’enfance... un privilège que je n’avais pas comme tous les enfants. Vous savez, même aujourd’hui, ces nuages pensent qu’ils peuvent me ralentir. Ils se présentent sous d’autres formes, mais ce sont toujours les mêmes. Les mêmes, au point de faire mal à ceux qui n’ont pas mon talent pour la poésie. Cela leur fait mal d’entendre qu’on m’appelle poète ou que je suis l’une des meilleures plumes de cette génération. Cela leur fait mal parce qu’ils n’ont pas ma fougue, mon endurance ou ma volonté d’avancer malgré la tempête, ni mon courage à esquiver les flèches destinées à briser cette vie si fragile qui est la mienne. Ce qu’ils ne savent pas, comme Samwell l’a si bien dit à Jon, dans un contexte moins mauvais, dans la série Game of Thrones : « Bientôt, il y aura des flèches pour tout le monde. » Une petite anecdote pour finir avec cette question. Vous savez, parfois, je m’allonge dans ma chambre, les yeux rivés sur le plafond ou regardant par la fenêtre, à me demander : qu’est-ce que ça fait d’être appelé poète ou quoi que ce soit d’autre ? Les réponses ne viennent jamais ou du moins qu’elles sont toujours nulles. Alors, parler de moi, c’est comme ouvrir une porte sur un mystère que je préfère laisser fermé. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis celui qui a appris à avancer malgré tout, à transformer ces nuages en mots, en poésie.

Comment est né votre goût pour la littérature en générale, la poésie en particulier?

La littérature, pour moi, a été une forme de remède, un remède pour ces enfants comme moi qui grandissent avec le mal de rêver. C’est comme Manno Charlemagne qui chante « Le mal du pays », il y a également ce mal de rêver que nous chantons aussi. J’ai grandi dans la solitude, entouré de personnes qui, malgré leur présence, n’étaient pas vraiment là pour moi. J’avais des frères, des sœurs, des membres de ma famille, mais jamais je ne me suis senti choisi ou prioritaire. Ces absences m’ont poussé à chercher ce qui me manquait dans les livres : des frères imaginaires, une famille fictive, des amis faits de mots. Quant à la poésie, c’est son mystère qui m’a attiré. J’ai lu des poèmes sans comprendre ce que l’auteur voulait exprimer, ce qu’il voulait vraiment dire en effet et c’est à ce moment-là que je me suis dit : « Euh ! Mec, tu dois aimer la poésie. » et c’est là que j’ai commencé à écrire. Pour être un poète, tu dois savoir, c’est donner aux autres la liberté d’interpréter, de deviner ce que tu écris sans savoir ce que tu voulais dire profondément. J’aime aussi cette idée que mes textes peuvent révéler beaucoup de choses, mais jamais tout. Je dis ce que je veux dire, et le reste est mon petit secret, la confidence des ombres.

Vous venez de lancer la revue "Temps poésie", d’où vient cette idée?

Depuis tout petit, une phrase m’accompagne tout au long de mon chemin : Le temps de la poésie. J’ai toujours été fasciné par ces mots. Savez-vous pourquoi ? Parce que je crois qu’ils expriment une vérité profonde : malgré tout, il y a un moment où nous devons laisser les mots parler, chanter les silences, peindre les murs tachés par les saisons, et même reconstruire des cathédrales effondrées. Cette idée prend racine dans mon enfance, marquée par un besoin constant de réparer ce qui était brisé : reconstruire des ponts, rêver de revoir mon père ou fuir l’été, cette saison que je n’ai jamais aimée. Pour moi, l’été n’a jamais été synonyme de beauté ou de joie. Les vacances, pour des enfants comme moi, n’avaient rien de fascinant. Si vous lisez mes poèmes, vous pourriez penser que je suis un mauvais poète, obsédé par les saisons, toujours à les critiquer. Vous pourriez vous demander comment quelqu’un qui vit si mal son temps peut prétendre écrire ou donner des leçons à ces mêmes saisons. Mais, vous savez quoi ? Peu m’importe ce que vous pensez. Dites ce que vous voulez, mais relisez. Vous verrez que ces saisons que j’accuse sont aussi, malgré tout, mes muses. C’est donc dans cet attachement le temps où les saisons que j’ai voulu créer une revue. Une revue qui offre un espace aux mots, aux pensées et à cette liberté unique que seule la poésie peut offrir.

C’est un projet ambitieux qui demande beaucoup de mains d’oeuvre non!?

Absolument. Ce projet demande une main-d’œuvre considérable, non seulement en termes de contributions artistiques – ce qui, heureusement, ne manque pas grâce aux talents qui nous entourent – mais également sur le plan financier. Nous espérons mobiliser des soutiens pécuniaires pour concrétiser nos ambitions : produire une version papier de la revue, organiser une cérémonie de clôture digne de ce nom, et, surtout, instaurer des prix littéraires pour honorer les contributions les plus marquantes. Ces prix, d’ailleurs, seront exclusivement liés à la revue : seules les œuvres publiées dans Temps Poésie pourront être nominées. Ce projet est donc une aventure collective qui appelle à l’implication sous diverses formes.

"Cathédrale en construction, poèmes comme main d’oeuvre", qu’est-ce-qui justifie ce thème dans cette Haïti où la destruction est devenue monnaie courante?

Ce thème est avant tout un appel. Une invitation à nous, Haïtiens, à réfléchir et agir pour reconstruire tout ce que nous avons laissé se briser au fil des années. Ce n’est pas seulement une reconstruction physique, mais aussi symbolique : regagner nos territoires perdus, soigner les blessures de nos cœurs, reconstituer nos familles, et restaurer les piliers de notre société. La destruction semble omniprésente, mais nous avons un devoir urgent de rebâtir, ensemble, sur tous les plans. Cette “cathédrale” n’est pas seulement un monument ; c’est une vision d’un pays réconcilié avec lui-même, où chaque poème devient une pierre pour solidifier notre avenir.

Quelles sont les modalités de soumission Ansky?

Modalités de soumission ? Tout poète, écrivain, artiste visuel ou photographe, qu’il soit confirmé ou débutant, est invité à soumettre ses œuvres pour la revue Temps Poésie. Nous acceptons des poèmes inédits (maximum de 3 par auteur), des essais ou réflexions critiques sur le thème (jusqu’à 1000 mots), ainsi que des œuvres visuelles telles que des illustrations, photographies ou dessins inspirés du thème. Les contributions doivent être envoyées au plus tard le 25 janvier 2025 à l’adresse suivante : leseditionsjulienhilaire@gmail.com. Les textes doivent être soumis au format Word ou PDF, et les images en JPEG. Nous avons hâte de recevoir vos contributions et de découvrir les multiples formes que prendra ce “temps de la poésie”.

propos recueillis par Gabynho

Partager
À propos de l'auteur
Laissez un commentaire

Publié récemment

Le Club Littéraire et Philosophique de Galette- Chambon dévoile sa deuxième édition : un voyage au coeur des livres

Dans une ambiance de folie , à l’auditorium Saint Jean Marie Vianney de Galette-Chambon, où les rires éclataient, la musique résonnaient , et les talents se démenaient, a débuté la deuxième édition du concours de lecture, autour du thème « Ann li pou n chanje peyi n ». Cette initiative, organisée par le Club littéraire et philosophique de Galette Chambon (CLPGACH) le vendredi 06 octobre 2024, a été marquée par une passion débordante au sein du public. Les spectateurs sont venus pour plusieurs raisons : soutenir les postulants et vivre leurs exposés. Les ouvrages, tels que « Ainsi parla l’oncle », « La vocation de l’élite » de Jean Price MARS, « Les dix hommes noirs » d’Etzer Vilaire et « Le courage d’habiter Haïti au XXIe siècle » d’Hérold Toussaint, présentent des arguments novateurs liés au contexte sociétal. Ils s’entrelacent avec le folklore, la culture haïtienne, la sociologie et l’anthropologie. Ces livres sont remis aux postulants pour une durée de 15 jours. De retour, ils viennent avec leurs résumés et, après chaque exposé, à tour de rôle, dévoilent des perspectives inédites sur des questions brûlantes et des thématiques délicates issues des ouvrages, tout en tenant compte des notions apprises en art oratoire. Dans cette arène où s’affrontent la verve et le verbe ainsi que la logique, la conviction, la précision et la clarté, il s’agit de « dire tout en peu de mots ». Les jugements se basent sur trois critères : la méthodologie qui concerne le fond et la forme du travail ; l’éloquence qui concerne le discours verbal et non verbal (la gestion du micro, la bonne prononciation, etc.) ; et enfin, un critère essentiel : la compréhension. Cela consiste à évaluer si le postulant a bien maîtrisé l’ouvrage. Des questions peuvent être posées sans ignorer le contexte dans lequel il vit. De plus, les assistants ont la possibilité de voter pour le postulant qui les a le plus charmés. Ce vote est précieux à un niveau supérieur. À noter que ce vote peut se faire non seulement en présentiel mais aussi en ligne sur notre page Facebook CLPGACH. Par ailleurs, le public s’est toujours bien ressourcé à travers ce voyage dans l’univers des auteurs régionaux. Ces derniers tissent la trame et rendent vital le répertoire même du concours, constitué d’ouvrages percutants tels que « Le prix de l’irresponsabilité » de Montuma MURAT, « Le retour à la responsabilité citoyenne » écrit par Jean Jacquesson THELUCIER et « Le courage d’habiter Haïti au XXIe siècle » du professeur Hérold TOUSSAINT, pour ne citer que ceux-là. Bien qu’ils soient décédés, certains écrivains vivent encore au cœur de notre situation à travers leur héritage. Parmi eux, il convient de citer : « La vocation de l’élite » du docteur Jean Price MARS, « Les dix hommes noirs » d’Etzer VILLAIRE et « Le gouverneur de la rosée » de Jacques ROUMAIN, ainsi que tant d’autres. Pour que cette manifestation littéraire soit émouvante et réponde aux attentes pour cette deuxième édition, beaucoup de sacrifices sont nécessaires de la part du staff ainsi que du public qui ne nous laisse jamais seuls. En ce sens, nous tenons à les remercier et appelons tous ceux désireux de soutenir cet événement. En effet, si ce concours est une solution trouvée pour avancer ensemble vers un but commun, sa réussite dépend de l’engagement de chacun. Il y a environ deux ans, le climat sécuritaire dans la zone n’était pas propice à la réalisation du concours. Bien qu’il ne soit pas encore idéal aujourd’hui, il est temps de triompher de l’obscurantisme et de combattre la dictature de l’ignorance ambiante.

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour rester informé de toutes nos activités et actualités sur Haïti.

Haïti: Acheter des voix pour se faire élire est-il une forme de corruption ou de stratégie politique ?

Le système politique démocratique exige la participation active des citoyens dans la gestion de la cité. Tout le monde exprime librement leur opinion en vue d’une gestion harmonieuse de la société. Généralement les choix se font à partir d’organisation d’élections libres et honnêtes. Cependant, certaines fois, des candidats utilisent des moyens détournés pour parvenir à leurs fins. Peut-on considérer cet acte comme une forme de corruption ou une stratégie politique ? Dans une société démocratique, l’organisation d’élections à intervalle régulier est un impératif. Les dirigeants sont généralement élus par la majorité des votants, ce qui leur assure une certaine légitimité dans le cadre de la gestion gouvernementale. Aujourd’hui, de plus en plus, à travers le monde, les élections sont contrôlées par le pouvoir économique. Ce secteur donne beaucoup d’argents aux candidats qui s’achètent souvent fois les services des medias en vue d’avoir une visibilité certaine à travers les moyens de communication de masse (radio, T.V, internet, etc…) et réalisent sans contraintes les nombreux déplacements très couteux, qui exigent d’énormes capitaux. Au fait, La possibilité qu’a un candidat avec de faibles moyens financiers de se faire élire est de plus en plus réduite dans les sociétés occidentales. Malgré tout, il est illégal d’acheter les voix des électeurs. C’est un acte de corruption qui devrait aboutir à des sanctions pénales. Aucune société ne saurait tolérer cette pratique qui pourrait entraver la dégénérescence du système démocratique et, par voie de conséquence, du système électorat. La société civile et les organisations des droits humains doivent être vigilantes en vue d’éviter ces dérives néfastes au système démocratique. En fait, la tentation de soudoyer les électeurs en vue d’accéder à des postes électifs doit être dénoncée comme un acte de corruption. Ce faisant, entrainera un dissentiment politique entre le devoir, et le droit, car les citoyens sont appelés à choisir librement les dirigeants de la cité. En définitive, l’organisation des élections doit être le fruit de consensus entre les divers groupes du système social. Les dirigeants doivent être choisis en fonction de leur capacité à apporter des réponses adéquates aux problèmes de la société. Ils peuvent toujours bénéficier de puissants moyens financiers d’autres partenaires. Mais, donner directement de l’argent aux électeurs est un acte scélérat condamnable qui réduit l’autonomie d’action et de pensée des électeurs. En ce sens, le vote de ces derniers doit refléter la volonté de choisir ou construire une société juste, équitable et favorable à tous.

CSimon Publishing : la maison d’édition qui annonce une nouvelle ère pour la littérature haïtienne

Haïti est une véritable puissance dans le monde littéraire d’aujourd’hui. Depuis des siècles, le pays est doté d’une richesse intellectuelle remarquable qui a permis de conduire à des exploits exceptionnels. Aujourd’hui, avec plus de 20 grands écrivains majeurs actifs, dont les œuvres résonnent bien au-delà des frontières haïtiennes, Haïti fait partie des pays ayant le taux d’écrivains le plus élevé par habitant. Parmi ces écrivains, nous pouvons citer Edwige Danticat, prix Pulitzer ; Louis-Philippe d’Alambert, prix Goncourt de la poésie en 2024 ; René Depestre, prix Goncourt de la nouvelle en 1982 ; Dany Laferrière, prix Renaudot et membre de l’Académie française ; Lyonel Trouillot et Frankétienne, mondialement connus pour leurs œuvres ; sans oublier l’actuelle star de la littérature haïtienne, finaliste du Goncourt 2022 avec son œuvre magistrale intitulée Une somme humaine, référence faite à Makenzy Orcel. Ces noms se mettent aux côtés des figures légendaires telles que Jacques Roumain, Anténor Firmin, Jacques Stéphen Alexis, Oswald Durant, formant des marques importantes pour la culture mondiale par leurs écrits. Aujourd’hui, cette tradition littéraire continue de se nourrir de nouveaux talents, mais un problème persiste : l’absence de maisons d’édition haïtiennes sérieuses et structurées en quantité suffisante capables de soutenir ces jeunes auteurs.

Publié récemment

Histoire

Histoire

Première nation noire à se libérer de l’esclavage et à obtenir son indépendance de la France en 1804 et a influencé d’autres mouvements de libération à travers le monde, inspirant des luttes pour la liberté et l’égalité.

Beauté naturelle

Beauté naturelle

Haïti est dotée de paysages naturels spectaculaires, notamment des plages de sable blanc, des montagnes et une biodiversité riche.

Patrimoine

Patrimoine

Haïti possède un riche patrimoine historique, notamment des sites comme la Citadelle Laferrière et le Palais Sans-Souci, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Culture

Culture

Haïti possède une culture riche et diversifiée, influencée par des éléments africains, européens et autochtones. La musique, la danse, l’art et la cuisine haïtiens sont célébrés à travers le monde.