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IMANA de DarlinJohancyIMANA
IMANA de DarlinJohancy
IMANA
  • November 28, 2024
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IMANA de DarlinJohancy

En arabe la famille des mots Amin, Iman ou imam, imana désignent la foi, la confiance, la sécurité. Ce mot est aussi présent dans la langue swahilie (Kenya, Tanzanie, Est du Congo Kinshasa) sous la forme imani : la confiance.

"Le terme Imana n’est pas l’équivalent de Dieu-Déesse qui est une vision occidentale de la divinité. En effet, : « le terme « imana » ne désigne pas avant tout un être personnel qu’il faudrait honorer et implorer, mais un fluide diffus qu’il convient de capter. » En d’autres termes, Imana est une force vitale neutre qui se manifeste dans le cosmos intérieur de chaque être vivant." ¹

Imana, de Michel Darlin Johancy est un voyage musical, symphonique et spirituel à travers trois géographies : une géographie intérieure de méditation, un parcours identitaire culturel et une balade musicale artistique. Ces trois itinéraires se déploient dans les espaces haïtiens.

Ce voyage symphonique et spirituel se déroule en 10 étapes ou 10 mouvements.

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Anglais : IMANA by DarlinJohancy

Espagnol : IMANA de DarlinJohancy

1- Ouvè pòt yo : l’ouverture des portes ::

L’ouverture des portes est commandée par le saxophone qui joue le rôle de fil conducteur. L’ouverture est lente comme dans certaines symphonies. Cette lenteur permet d’entrer tout doucement dans une ambiance de voyage et de réflexion. Musicalement, l’ouverture repose sur le dialogue entre le chœur, le duo guitare/piano et des percussions saccadées, type katap katap.

2-	Chache limyè, chache chimen mòn : la quête de lumière et le chemin de la montagne :

2- Chache limyè, chache chimen mòn : la quête de lumière et le chemin de la montagne :

« Si mòn pa bay, lavil ap peri » : si le morne ne produit pas, la ville périra ». La quête de la montagne est doublée d’autres quêtes : recherche de l’effort (monte mòn), retour à la campagne, qu’il faut revaloriser, recherche aussi d’élévation de l’esprit. C’est comme un pèlerinage. On peut alléger aussi nos multiples fardeaux ou problèmes en les déposant de l’autre côté de la montagne.

3- Incantation et bruit de foule.

Le saxophone introduit cette séquence. On entend comme un bruit de foule en marche et une incantation, une répétition, comme un mantra du nom de la divinité Oloroun, du panthéon afro-brésilien yorouba.

4- Èske Bondye pale kreyòl ? Est-ce que Dieu parle créole ?
Pendant que le saxophone et les percussions katap dessinent le chemin comme un vèvè (dessin rituel) musical, l’artiste s’interroge. Est-ce que le culte peut se créoliser ? Les tambours et les tchatchas ont toue leur place partout où l’âme s’élève. Ils rythment aussi notre identité culturelle.

5-Kote m ye ? Où suis-je ?

Nouvel intermède musical, le temps que l’esprit et l’âme continuent leur voyage.

Pitié ou l’œuvre d’une vieille âme écrasée sous le poids d’une existence au goût d’absinthe

Le vocable crise charrie une infinité de sens. Nulle intention de les révéler tous cet après-midi. Toutefois, quelques précisions s’imposent. Une gamine dont les parents ne disposent pas de fonds suffisants à Noël pour lui acheter une poupée de la petite Sirène noire pique une crise et s’enferme dans sa chambre à double tour sans toucher à ses repas de la journée. Un garçon dont le chien a été empoisonné subitement par un voisin pour se venger ou abattu ayant contracté la rage, perdant du jour au lendemain un ami fidèle, entre en crise. Pour finir une société en proie à toutes sortes de mutations et dont les dirigeants sont veules, peut-être prolongée dans une profonde crise. Dans le premier cas, la jeune fille boude pour attirer l’attention de ses parents afin de se sentir apprécier des enfants de son âge à l’école ou dans le voisinage. Aujourd’hui, une trentaine de minutes de négociations peuvent suffire pour y dégager une solution durable. De mon temps, quelques coups de ceinture bien sentis aurait eu raison de ce caprice. Mais, l’humanité évolue, dit-on. Dans le deuxième cas, ce garçon peut retrouver le sourire au bout de quelques semaines. Il lui faut un peu d’attention et, sans doute un autre chien. Comme dirait Stendhal, seule la passion triomphe de la passion. Dans le dernier cas, cette société dirigée par des ineptes est secouée dans ses assises profondes. Ses institutions peuvent une à une se déliter. Les forces vives se dissoudre en un rien de temps. Cette situation crée un tsunami sociétal qui détruit toute vie au sein de cette collectivité. C’est effectivement une crise. La crise de ce point de vue constitue une situation alarmante, désespérée dans l’existence d’une communauté où rien ne va. Le chaos y règne en maître. L’essence même de la vie disparaît. L’individu peut prendre le pas sur la collectivité. Chacun tentant de résoudre ses problèmes sans se soucier d’autrui. Le voisin le plus proche est relégué à des années lumières de soi. Comment se tourner vers la création? Comment continuer à concevoir l’altérité? Comment l’artiste peut s’imprégner de ce grand désarroi collectif comme source de motivations? Voilà les questions auxquelles je dois répondre. Un artiste voit et sent ce que le commun des mortels ne peut même pas imaginer dans une vie de mille ans. Il crée pour dénoncer, quand sa conscience d’être humain est révoltée. Il exalte les héros ou la patrie selon son ressenti. Il chante la beauté d’une femme irrésistible, envoûtante ou mochement resplendissante. Il peut aussi se servir de la désolation ambiante pour donner un sens à la vie. Créer en littérature comme dans les arts en général ne dépend pas de la conjoncture. L’acte de création est fonction des dispositions du créateur. Les événements tétanisent certains et galvanisent d’autres. Créer est jouissif. Chacun jouit donc selon sa fantaisie. Écrire ouvre la voie au changement. L’écrivain jette un regard différent sur le monde. En s’incrustant dans le réel il l’enjolive, le rend meilleur ou hideux selon le message qu’il entend partager. Tout compte fait, avec lui la vie n’est jamais figée. Écrire c’est mettre le monde dans un bocal pour y parcourir l’univers. L’artiste couve son œuvre par tous les temps. Oswald Durand métait en joie d’apercevoir le beau corps de Choucoune de son observatoire secret. Musset par contre dans la douleur rédigeait sa nuit d’octobre. Quant à Dany Laferrière, en exil, il décrivit les horreurs de la dictature duvaliériste et l’insouciance des jeunes filles de son quartier dans ce monde violent et dangereux. En définitive, l’écrivain vit dans une société avec des valeurs qu’il partage ou non. Elles conditionnent son existence ou n’ont aucune prise sur lui. À bien des égards, le monde ambiant lui sert de laboratoire. Il y réalise ses expérimentations. Il jette sur le monde un regard neuf, usé, désabusé, mélancolique, violent, plein d’aigreur selon son humeur. Pitié est l’œuvre d’une vieille âme écrasée sous le poids d’une existence au goût d’absinthe. Le jeune Mike Bernard Michel vit d’expédients et de mensonges. Les mains de la vie s’abattent sur lui avec une violence indescriptible. Le malheur l’étreint dans ses bras jour et nuit. Faut-il pour autant baisser les bras ? Musset aimait à dire : « l’homme est un apprenti, la douleur est son maitre. Et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert. » L’artiste doit produire sous tous les cieux. Telle est sa vocation. Les incompétents au pouvoir, les bandits légaux ou de grands-chemins, la cherté de la vie, le chômage, les chagrins d’amour sont autant de sujets de préoccupations pour lui. S’il est vrai que ventre affamé n’a point d’oreilles, toujours est-il qu’il garde le cerveau en éveil. Que dis-je, il le stimule au point de créer des œuvres intemporelles. Monsieur Pitié vous avez un bel avenir devant vous. Oeuvre de Jean Rony Charles, le livre est disponible chez les Éditions Repérage.

6-Appeler la pluie

« Créateur du Monde, toi qui trace toute chose, fais tomber la pluie. » C’est un appel à une pluie nourrissante et vivifiante.

7-Pase m t ap pase : je ne faisais que passer.

« Pase m t ap pase », ce refrain, symbole du voyage, est ponctué par les percussions qui jouent en cadence.

8-Deuxième interlude instrumental

Cet interlude marque une pause bien rythmée de percussions très diverses, entre katap et rabòday.

9-Ekri pou nou pa disparèt : écrire pour ne pas disparaître

9-Ekri pou nou pa disparèt : écrire pour ne pas disparaître

« Ecrire pour ne pas disparaître, car le vent emporte les paroles » (Van pote pawòl ale) dit Darlin Johancy. Il continue : « Ecrire ce que nous disons et ce que nous produisons ». C’est un appel à protéger, sauvegarder notre patrimoine créatif. Et puis surtout, affirme-t-il « mete sèl anba lan nou ! Mettons-nous du sel sous la langue ! Car le sel nous protège de la zombification qui nous menace ».

10-L’alchimie de la création

D’abord le bruit de l’eau en dialogue avec le saxophone qui joue en flamme douce, « un mariage alchimique » nous dit Darlin Johancy, entre l’eau et le feu. Le chœur revient, voix, murmures, chuchotements, avec, en parallèle, un « mariage » katap rabòday. « Ce n’est pas une composition froidement programmée », nous confie Darlin Johancy, toute cette musique et ce voyage spirituel se sont rencontrés à l’intérieur de moi. J’ai dû mettre tout cela en harmonie. Cela correspondait aussi à un moment où moi-même j’avais besoin d’harmonie. J’espère qu’elle aura un effet apaisant et propice à la méditation chez ceux qui écouteront Imana. »

https://on.soundcloud.com/vwhiN

Rafael Lucas, Maître de Conférences, enseignant-chercheur, Université Bordeaux Montaigne

IMANA est réalisé grâce au support de la Coopération Suisse en Haïti. Crédits muscicaux :

Natzart : Lead et chorales
Ery Guillaume: Saxophone
Herbysson Pierre : Basse
Schneider Saint fort : Batterie
Tambours : maestro Lélé
DarlinJohancy: Composition, arrangements, production, parolier.

¹.https://www.kugaruka.org/post/imana-le-culte-de-kiranga-ryangombe-uburundi-urwanda

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