Emmanuel Joseph, un penseur haïtien à la croisée de l’éthique et du droit
Originaire de Bainet, élevé à Petit-Goâve en Haïti, Emmanuel Joseph incarne l’une des figures montantes de l’intelligentsia haïtienne. Juriste, éthicien et doctorant en philosophie à l’Université de Sherbrooke (Canada), son parcours est le reflet d’un engagement rigoureux au service de la justice, des droits humains et de la pensée critique.
Un enracinement local, une ouverture globale
Issu des écoles publiques et religieuses haïtienne, Emmanuel Joseph fait ses premières armes intellectuelles à l’École apostolique de Petit-Goâve, avant de briller au Lycée Faustin Soulouque. Ses moyennes de 8 à 9 sur 10 témoignent d’une discipline et d’une rigueur peu communes dès son plus jeune âge. Sa formation universitaire débute à la Faculté d’ethnologie (FE), et à la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) de l’Université d’État d’Haïti, où il obtient sa licence en novembre 2013. Mais c’est au Canada que son profil se précise, notamment à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), où il décroche une maîtrise en philosophie/éthique en 2020, avant de poursuivre actuellement un doctorat à l’Université de Sherbrooke, sur un thème aussi vaste que fondamental : l’action humanitaire comme expérience.
Un chercheur aux multiples ancrages
Membre actif de plusieurs réseaux de recherche, Emmanuel Joseph est affilié à Ethos (UQAR), au Réseau de recherche en santé des populations du Québec (RRSPQ), au CRIDAQ, ainsi qu’au Groupe sur la rhétorique et l’argumentation de la Société de philosophie du Québec. Cette pluralité d’appartenances traduit la richesse de ses intérêts intellectuels, qui touchent autant à la philosophie continentale et analytique qu’à l’éthique appliquée, aux droits humains, à la philosophie du droit ou encore à l’anthropologie politique.
HaïtiUne pensée critique sur les grands enjeux contemporains
Joseph ne se limite pas aux murs de l’université. Il intervient régulièrement dans des colloques, au Québec, en Haïti et ailleurs, sur des sujets comme l’appropriation culturelle, l’éthique de l’aide humanitaire ou la décolonisation. Son article L’appropriation culturelle : enjeux éthiques, coécrit avec Dany Rondeau et publié chez L’Harmattan en 2021, illustre bien sa volonté de mettre la philosophie au service des luttes concrètes.
Un professionnel engagé dans la production du savoir
Entre 2019 et 2022, il a été auxiliaire de recherche à l’UQAR. Il a aussi joué un rôle d’évaluateur externe pour des travaux universitaires en éthique, gestion et performance organisationnelle. Son passage comme assistant au programme de maîtrise en éthique l’a vu contribuer de manière significative à la réflexion sur les dynamiques culturelles et politiques dans les sociétés contemporaines.
HaïtiReconnaissance et bourses d’excellence
Le mérite d’Emmanuel Joseph n’est pas passé inaperçu. Il est récipiendaire de la bourse de doctorat de l’Université de Sherbrooke (depuis 2023), ainsi que de plusieurs bourses d’excellence au cours de sa maîtrise, parmi lesquelles on retrouve les bourses Marcelle-Drapeau, Des jardins, Servantes de Notre-Dame, et de la Ville de Rimouski.
Une voix de la relève haïtienne
Dans ses écrits comme dans ses interventions, même à travers ses réseaux sociaux, Emmanuel Joseph défend une éthique de responsabilité, ouverte à l’interculturalité et consciente des héritages coloniaux. À l’heure où Haïti traverse des défis majeurs sur les plans social, politique et éducatif, sa démarche intellectuelle incarne un espoir : celui d’une pensée haïtienne rigoureuse, ancrée dans le réel et tournée vers le monde.
Emmanuel Joseph a déjà dépassé l’étape d’un brillant d’étudiant , il incarne aujourd’hui, une figure qui s’érige en modèle pour les jeunes universitaires haïtiens. Et à travers son parcours exceptionnel, il décrit parfaitement l’existence d’un chemin qui mène à la réussite par l’excellence. Grâce à son beau parcours académique aussi, il fait figure d’un passeur de savoirs, un veilleur critique, et une figure inspirante pour la jeunesse.
En ces temps incertains, sa trajectoire rappelle que la pensée reste une forme d’action qui compte parmi tant d’autres et que l’engagement intellectuel, lorsqu’il est sincère, peut encore contribuer à éclairer le sort de tout un peuple qui s’effondre dans ses heures les plus sombres, et fournir des biais de réflexions solide pour l’amélioration réelle de notre avenir collectif.